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Comment développer la pensée critique chez l’enfant

Dans la maison du futur, où les intelligences artificielles tels que des gentilshommes courtois se pavanent dans le cyberespace, on pourrait aisément croire que l’Homme puisse enfin se prélasser, délaissant le fardeau de la réflexion. Hélas, tel n’est point le cas ! En vérité, c’est précisément en cette période florissante que la pensée critique s’impose comme une nécessité incontournable. Confrontés à un déferlement incessant d’informations, les êtres humains se doivent d’être en mesure de les interroger, de les remettre en question et de les confronter.

Dans la jungle foisonnante de données, la pensée critique se révélera être la boussole précieuse guidant tout voyageur en quête d’un chemin sage et éclairé.

définition

La pensée critique est une compétence mentale qui permet d’examiner de manière approfondie les informations, de considérer des perspectives différentes et contradictoires, de reconnaître les biais et les préjugés, et de poser des questions pertinentes pour parvenir à une conclusion ou à une décision rationnelle.

 La pensée critique repose sur un faisceau de compétences telles que : savoir chercher et évaluer des informations, réfléchir de manière logique et construire des arguments, être conscient de sa propre pensée et apprendre de ses erreurs, accepter de remettre en question ses propres opinions.

exemples

Exemples d’utilisation de la pensée critique dans la vie courante

La pensée critique nous permet de décrypter les fakenews, d’évaluer la crédibilité des sources d’information, d’analyser les arguments politiques et économiques présentés dans les médias.

La pensée critique intervient aussi lorsque l’on décide d’acheter un produit en ligne, lorsque l’on examine les critiques de clients, les caractéristiques du produit, les options de livraison, et les prix pour éviter les escroqueries et les arnaques. 

Exemples d’utilisation de la pensée critique dans la vie professionnelle 

Les chercheurs utilisent pour concevoir des hypothèses, concevoir des expériences, analyser les données et tirer des conclusions objectives.

Les avocats et les juges utilisent la pensée critique pour évaluer les preuves, les témoignages et les arguments juridiques, afin de prendre des décisions équitables et justes.

Les analystes financiers utilisent la pensée critique pour évaluer les risques et les avantages des investissements, en analysant les données financières, les tendances du marché et les facteurs économiques.

Les professionnels de la santé utilisent la pensée critique pour diagnostiquer les maladies, évaluer les options de traitement et prendre des décisions médicales éclairées.

Exemples de l’utilisation de la pensée critique par les enfants : 

Lorsque les enfants demandent de les laisser veiller tard, ou de leur acheter un jouet coûteux ils utilisent la pensée critique pour argumenter et convaincre les parents. 

Lorsque les enfants discutent avec leurs amis de l’existence du Père Noël, ils peuvent utiliser la pensée critique pour analyser les preuves, poser des questions et finalement arriver à leur propre conclusion.

Lorsque les enfants remettent en question les règles établies par leurs parents, ou par la société ils utilisent leur pensée critique pour formuler leurs revendications. 

activités et jeux pour favoriser le développement de la pensée critique : 

Exemples d’activités

a. Visiter un musée ou un site historique

b. Explorer un parc naturel ou participer à une sortie éducative

c. Regarder un documentaire ou un film éducatif ensemble

d. Lire des livres qui traitent de sujets variés et intéressants

e. Discuter et débattre sur les sujets qui intéressent l’enfant 

Exemples de jeux

a. Jeux de société stratégiques (échecs, dames, etc.)

b. Jeux de résolution de problèmes et de logique (Casse-tête, Sudoku, etc.)

c. Jeux de rôle où les enfants peuvent explorer différentes perspectives

d. Jeux-questionnaires pour stimuler la curiosité et la réflexion

e. Jeux créatifs qui encouragent l’imagination et la prise de décision

attitudes

Attitudes à adopter pour favoriser la pensée critique :

a. Répondre aux questions de l’enfant avec patience et intérêt

b. Poser des questions à l’enfant pour l’aide à trouver les réponses et pour stimuler sa curiosité

c. Encourager l’enfant à explorer différentes solutions et points de vue

d. Valoriser l’échange d’idées et le débat constructif

e. Aider l’enfant à identifier et à évaluer les sources d’information

Attitudes à éviter pour ne pas entraver la pensée critique

a. Minimiser ou ignorer les questions de l’enfant

b. Fournir des réponses toutes faites ou décourager l’enfant de chercher des réponses par lui-même

c. Rejeter les opinions de l’enfant sans explication ou ne pas lui donner l’occasion de s’exprimer

d. Imposer ses propres opinions ou idées sans laisser de place à la réflexion

e. Décourager l’enfant à poser des questions ou à remettre en question les informations reçues

L’éducation face aux défis du futur

Imaginez un endroit où nos maisons sont si futées qu’elles devinent nos envies avant même que nous les ayons ! Un lieu où l’on passe notre temps à résoudre des énigmes dignes d’un escape game intergalactiques et où l’on collabore avec une légion de robots plus mignons que R2-D2 et Wall-E réunis. Cet endroit, c’est le futur, et nos enfants en seront les résidents.

Bien que ce lieu semble être un rêve éveillé, captivant et merveilleux, il dissimule en réalité un labyrinthe d’incertitudes et de dangers pour les imprudents et les mal préparés.

En effet, pour survivre dans ce futur dystopique il faudra non seulement apprivoiser des machines dotées d’une intelligence artificielle effroyablement puissante, mais aussi maîtriser de nouvelles compétences en un éclair et faire équipe avec des robots aussi emphatiques qu’une porte de prison et des collègues éparpillés aux quatre coins du monde. Et comme si ce n’était pas assez, il faudra aussi prendre des décisions éclairées, en faisant preuve d’un esprit critique aiguisé.  

Autant à la maison qu’à l’école, nous ne pouvons plus nous reposer sur les vieilles méthodes éducatives et continuer à cultiver uniquement la mémoire et l’obéissance des enfants. Le développement de la pensée critique, de la communication efficace, de la capacité à résoudre des problèmes, de l’adaptabilité, du savoir apprendre et de la créativité doivent être intégrés en filigrane dans tous les manuels scolaires, dans tous les cahiers d’écoliers et dans toutes les activités proposées aux enfants. La tâche ne sera pas facile car ces objectifs, poursuivis de manière déséquilibrée, dysharmonique et sauvage, seront source de plus de dérapages que de réussites, surtout lorsque le bouton de la pensée critique est actionné de manière inappropriée. 

Comment combattre le manque de confiance en soi de l’enfant

“Je ne suis pas fait pour ça!”, explique tristement un enfant de six ans, en me montrant une feuille de papier avec trois additions et une soustraction. Il est déçu et triste. Il aurait voulu calculer les noix de l’écureuil et les carottes du lapin mais “3 + 2” lui semble être un calcul qui ne peut être résolu que par les champions de la classe. Nous nous appuyons ensemble sur les additions. Nous comptons avec les doigts, avec des figurines. Nous dessinons. Un quart d’heure plus tard le garçonnet résout les problèmes sans trop de difficulté. Le lendemain, face à d’autres problèmes mathématiques, il ronge le bout de son crayon et fait courir tout un troupeau de moutons verts sur les murs de la classe. Quelque part dans sa tête, quelqu’un a gravé une étiquette: “impropre aux mathématiques”. S’il « n’est pas fait » pour les mathématiques et les nombres, à quoi ça sert d’essayer de faire des additions? De toute façon, il ne réussira pas. L’effort est inutile. Mieux vaut jouer avec les moutons verts. 

Malheureusement, nombreux sont les enfants qui viennent à l’école avec la tête pleine d’étiquettes négatives et les rêves pliés sous le poids des croyances négatives. Ils restent sans bouger, comme des bocaux dans les placards, chacun avec sa propre étiquette, chacun avec le couvercle en dessous duquel il n’ose pas sortir. Ils n’ont que cinq, sept, dix ans, mais quelqu’un a gravé quelque part dans leur cerveau qu’ils “ne sont pas faits pour ça”, qu’ils “ne peuvent pas faire ça”, que “ce n’est pas pour eux” … et que ce sera pour toujours, que leur mauvaise adaptation ne changera jamais. 

Étiquettes négatives “faites-maison”

Beaucoup d’étiquettes toxiques, les enfants les ont attrapées directement à la maison, auprès de leurs parents. Pour les réconforter face à un échec mineur, lorsqu’ils étaient bouleversés ou dans les dialogues habituels, les parents sèment des étiquettes toxiques : “Tu n’obtiendras jamais rien de bon”, “Les études ne sont pas pour toi “,” Tu as deux mains gauches “,” Tu es un paresseux”,” Laisse tomber, ce n’est pas pour toi “,” Tu es bon à rien “.

Trois mots lancés par les parents s’enracinent et se développent comme un baobab dans l’esprit fragile de l’enfant, puis parasitent tous ses rêves et désirs. L’enfant ne sait pas qui “il” est. Il se recherche dans les mots des parents et des enseignants, dans leurs gestes et aptitudes envers lui. Nos mots, l’enfant les considère comme un miroir. Si, selon nos mots, il est mauvais, l’enfant commencera par penser qu’il est mauvais, puis “le mal” s’installera de plus en plus dans ses gestes et comportements.

Soyez prudent quand vous parlez à votre enfant.

Lorsque vous avez froid, vous portez votre main à votre bouche chaque fois que vous venez de tousser. Faites de même lorsque vous êtes nerveux, en détresse, méfiant. Protégez votre enfant des “virus” de votre angoisse, de votre méfiance et de votre désespoir

N’utilisez pas de mots négatifs pour réveiller l’ambition de votre enfant, car vous ne savez pas lesquels de vos mots vont pousser de travers dans son esprit. Au lieu d’être des moteurs pour son développement, ces mots deviendront des monstres qui bloquent toutes les portes de la connaissance.

N’ayez pas peur quand vous voyez que votre enfant tombe. N’ayez pas peur quand vous le voyez triste. N’ayez pas peur lorsqu’ il arrive à la maison avec une mauvaise note. N’ayez pas peur. C’est une mauvaise vague mais votre confiance aidera l’enfant à l’affronter. 

Tout ce qui intéresse l’enfant et le motive EST pour lui. Face un échec la question n’est pas : Continuer ou pas ? mais Comment s-y prendre pour réussir? Analysez le potentiel de l’enfant et ses besoins et bâtissez ensemble une stratégie qui l’aidera à se relever, l’aidera à surmonter ses échecs avec calme et confiance.

Lorsque vous repérez des problèmes majeurs, consultez le médecin, mais ne faites pas de son diagnostic une pierre tombale pour tout le potentiel de l’enfant.

En tant que parent, lorsqu’un problème majeur survient, vous devriez évidemment consulter un médecin. Le rôle du médecin est d’observer où se trouve “le nœud” et de poser un diagnostic. Mais le diagnostic ne doit pas être pris comme une pierre tombale sous laquelle on enterre tout le potentiel de l’enfant. Le diagnostic est pour le parent et l’enseignant un guide qui donne des indications sur “un nœud”, et implicitement permet d’adapter les méthodes et les outils qui faciliteront les apprentissages.

Quelque soient les problèmes et les diagnostics, tout enfant peut apprendre. Peut-être il n’apprendra pas en utilisant les méthodes classiques, peut-être il n’apprendra pas aussi vite et autant que les autres enfants de son âge, mais avec certains ajustements il sera capable d’apprendre. Il suffit de regarder ces parents qui ne se sont pas laissés abasourdis par un diagnostic et ont réussi à élever leurs enfants à un niveau que personne ne pensait jamais atteindre.

Combattez les étiquettes toxiques du vocabulaire de l’enfant

À l’école, dans la rue, l’enfant peut “choper” des étiquettes toxiques. Déracinez-les! Parlez à l’enfant, expliquez-lui ! Mais ne vous résumez pas à seulement quelques paroles. Les enfants apprennent en réalisant. Donnez à l’enfant la possibilité de faire des choses qui augmenteront sa confiance en lui. Donnez-lui un peu de responsabilité à la maison et félicitez-le chaque fois qu’il parvient à faire quelque chose de bien. Motivez-le quand il se sent un peu dépassé. Et surtout, ne faites pas à sa place les tâches qu’il peut accomplir avec peu d’effort.

Lorsque vous faites les devoirs à la place de l’enfant, lorsque vous faites le ménage à la place de l’enfant, lorsque vous faites quelque chose à la place de l’enfant, vous lui montrez implicitement qu’il n’est pas en mesure de le faire, et vous arrosez la graine d’une étiquette toxique.

Faites des bons et grands rêves pour votre enfant

Nous vivons tous quelque part dans les rêves de nos parents. Beaucoup de nos réalisations, beaucoup de nos joies n’étaient au départ que des étoiles de fumée dans les miroirs à parole de nos parents.

Soyez ce miroir qui permettra à l’enfant de prendre confiance en ce qu’il peut faire de bien pour ce monde. Si chaque jour, nous stimulons le potentiel de l’enfant, si chaque jour nous mettons en évidence quelque chose de positif, l’enfant pensera qu’il est bon et grandira bon. Avec nos paroles, nous arroserons les bonnes graines qui germeront et son esprit deviendra un jardin.

Le potentiel de l’enfant : intelligence, aptitudes, talents

TOUT ENFANT NAÎT AVEC UN POTENTIEL. A sa naissance, chaque enfant est semblable à une « graine ». Cultivée avec amour et confiance, chaque graine va pousser vers le soleil et quelque chose de merveilleux sortira de sa petite coquille.

Lorsque nous parlons du potentiel de l’enfant, nous parlons de toutes les qualités innées, de toutes les capacités non apprises, de son intelligence, de ses aptitudes et de ses talents. 

L’intelligence

La définition de l’intelligence a varié au cours de l’histoire humaine. Pendant longtemps, on a considéré que l’intelligence n’était qu’une capacité unique et générale, et pouvait être résumée en 3 verbes «bien juger, bien comprendre, bien raisonner». 

Aujourd’hui, les avis sont partagés entre deux définitions issues de deux grands blocs de psychologues.

Selon la première définition, l’intelligence est la capacité de raisonner, de planifier, de résoudre des problèmes, de penser de manière abstraite, de comprendre des idées complexes, d’apprendre rapidement et d’apprendre de l’expérience. En d’autres termes, l’intelligence est une capacité plus large et plus profonde de compréhension et d’action. 

La deuxième définition est attachée à la théorie de Gradner sur les intelligences multiples. Selon cette théorie, il n’y a pas qu’une seule intelligence, mais 8 composantes: verbale / linguistique, logique / mathématique, musicale, visuelle / spatiale, kinesthésique, inter-personnelle, intra-personnelle, et existentielle. Chaque enfant peut ainsi être très fort dans une ou deux intelligences, moyen dans quelques-unes et peut-être très faible dans une ou deux.   

Les deux définitions sont complémentaires mais la théorie de Gardner est plus utile pour les parents, car elle est plus spécifique, plus centrée sur ce que les parents devraient observer. Elle met en évidence les diverses manifestations de l’intelligence et facilite la capacité des parents à élaborer et appliquer des stratégies et des méthodes adaptées aux besoins de leur enfant.

Malheureusement, les écoles n’évaluent et ne sélectionnent leurs élèves que sur 2 à 3 formes d’intelligence et surtout sur leur mémoire. Les “meilleurs” élèves ont ainsi une mémoire extraordinaire, une intelligence déductive très puissante, mais pas forcément l’intelligence émotionnelle ou sociale.

Aptitudes et Talents

Une aptitude est une disposition, une capacité ou une facilité particulière qui permet d’accomplir une tâche. Une aptitude est le support naturel, la fondation sur laquelle nous pouvons bâtir les compétences et les connaissances.  Les aptitudes de l’enfant sont très variées. On distingue ainsi les aptitudes cognitives, les aptitudes relationnelles, la dextérité manuelle, l’adresse, l’habileté, etc…

Quand une aptitude est remarquable, on parle d’un talent.

Stimulation et gestion des émotions

Toute performance est conditionnée par la capacité de l’enfant à mobiliser ses connaissances et ses compétences. Un quotient intellectuel élevé et une longue liste d’aptitudes et de talents ne sont pas une garantie de réussite. En effet, un environnement peu stimulant, qui ne permet pas à l’enfant d’acquérir de nouvelles connaissances et de réaliser des expériences,  peut condamner l’intelligence, les talents, et les aptitudes à rester dans une phase « embryonnaire ». 

De plus l’hypersensibilité, l’anxiété, la mauvaise gestion de ses émotions, et le fort besoin de perfection sont des  freins qui peuvent empêcher un enfant de mobiliser ses connaissances et ses compétences afin d’obtenir une performance. Par exemple, un surdoué ayant des faiblesses de maturité émotionnelle, une gestion de colère défaillante, un  manque de confiance en soi ou une inflation de l’égo prendra de mauvaises décisions ou aura des comportements maladroits.

Jeux éducatifs science

Jeux scientifiques[TB1] 

Pas besoin d’être chaque jour le Père Noël, pour émerveiller vos enfants. Pas besoin d’être un alchimiste et de transformer en jouets tout ce que vous touchez, pour faire briller mille étoiles dans les yeux de vos enfants. Il suffit de mettre la blouse du scientifique et de leur proposer quelques expérimentations ou quelques expériences d’observation.

Jouer aux scientifiques avec votre enfant vous permet avant tout de renforcer vos liens avec lui, car partager des questionnements, cheminer avec sa curiosité, tester, se tromper, recommencer, attendre et puis TROUVER, c’est autant de moments riches en émotions. Et c’est justement dans ces moments de forte émotion, dans le combat commun contre les obstacles, que l’on construit une équipe solide. 

Le métier de l’enfant est le jeu, car c’est en jouant, que l’enfant apprend, que l’enfant grandit. Jouer aux scientifiques avec votre enfant vous permet de lui montrer avec joie et bonheur comment questionner le monde, comment interroger les apparences, comment déplacer continuellement la limite de ce que nous connaissons. 

Grâce aux jeux scientifiques, vous pouvez développer de nombreuses compétences de l’enfant. Par leurs buts, leurs objectifs, mais aussi par les tâches à réaliser, les jeux scientifiques sont un outil idéal pour aider l’enfant à développer son esprit critique, à prendre des initiatives, à construire des méthodes et des stratégies permettant de résoudre des problèmes complexes. 

Les jeux scientifiques aident les enfants à surmonter la peur. Comprendre certaines phénomènes, les maîtriser permet a l’enfant de surmonter ses peurs. De plus, toute réussite alimente la confiance en soi de l’enfant, augmente sa résilience, ses capacités à gérer son stress, et à trouver des stratégies de défense saines.

Comment mener à bien une telle aventure ?

Règle d’or : Partez toujours des questions posées par l’enfant, ou de ses soucis

La motivation et le plaisir sont les moteurs de l’apprentissage. Nul ne peut rester concentré très longtemps et fournir beaucoup d’effort si l’intérêt, la passion, et la curiosité ne sont pas au rendez-vous. 

Observer, manipuler des objets dans un certain but, demande beaucoup de concentration et d’effort. Uniquement un enfant motivé par le sujet sera capable de focaliser son attention suffisamment longtemps et de faire l’effort nécessaire pour réaliser les tâches imposées par le jeu. 

Un souci anodin, comme par exemple « il pleut, et je n’aime pas la pluie », peut-être le départ pour toute sorte d’observations et d’expériences concernant l’eau ou les changements de température. 

Des questions simples comme : « Pourquoi dois-je mettre le lait dans le frigidaire ? »ou « Pourquoi je ne peux pas jouer dans la gadoue ? » peuvent être le point de départ pour toute sorte d’expériences visant à observer les microorganismes, les champignons, ou les levures. 

Chaque jour, un enfant a 1000 questions. Il suffit de choisir une question et de l’aider à trouver seul la réponse. 

Préparez bien votre aventure 

Vous n’avez pas une formation scientifique ? Aucun souci, aucun problème. 

Dans les magasins de jeux, on trouve actuellement une offre très variée de « kits » (coffrets) pour réaliser des expériences simples à la maison. À l’intérieur, il y a le matériel adapté à votre enfant ainsi que des livres, et des brochures qui vous montrent pas à pas quelques expériences simples à réaliser. 

Sur YouTube, vous pouvez trouver des tutoriels, des documentaires et même les témoignages de ces enfants qui sont partis à l’aventure avec leurs parents. 

Dans les librairies, on trouve de plus en plus de livres de vulgarisation scientifique, qui vont non seulement vous expliquer certains phénomènes, mais qui vont aussi vous proposer des expériences, ou des observations à faire avec les enfants.


Quand vous choisissez le matériel, il faut toujours avoir en tête la sécurité de votre enfant. Sa motricité fine n’est pas encore bien développée, sa capacité à anticiper un danger est faible et sa capacité de réaction face à un danger est plus lente par rapport à vous, les parents. Cherchez toujours non pas les appareils les plus sophistiqués, mais les outils les plus simples à manipuler, les plus solides, ou ceux qui présentent le moins de risques d’accident. 

Soyez patient

Armez-vous de beaucoup de patience et d’une bonne dose d’humour. Parfois il faut attendre plusieurs semaines, réaliser plusieurs expériences différentes avant que l’enfant soit en mesure de bien comprendre. De plus, le but de jouer aux scientifiques n’est pas d’arriver rapidement à une découverte. Votre principal but est de passer un super moment avec votre enfant tout en l’aidant à forger son raisonnement critique. Tâtonner, tester et identifier des solutions font partie du jeu. Encaisser les échecs et apprendre à analyser les erreurs font partie du jeu aussi. Focalisez votre attention sur le comportement/l’attitude de votre enfant. Arrive-t-il à formuler des questions ? Arrive-t-il à proposer des solutions ? Est-ce que, face à un mystère qui ne se laisse pas dévoiler, votre enfant a la force de continuer ? Si oui, votre but est atteint. 

Échelonnez les degrés de difficulté

Plus l’enfant est petit, plus ses capacités de concentrations sont faibles et plus il a besoin qu’on lui fixe des tâches courtes, avec des objectifs très précis et concrets. 

Le degré de difficulté de ces tâches est très important. Face à une, deux tâches faciles, l’enfant va gagner de la confiance en ce qu’il peut faire. Mais si toutes les tâches sont trop faciles, il va très vite s’ennuyer.

Les tâches trop difficiles, situées au-delà de ce qu’il peut faire vont très vite décourager l’enfant.

Pour bien échelonner les tâches, évaluez bien les compétences de votre enfant. Ensuite, découpez le travail à faire en plusieurs tâches. Séparez les tâches en trois catégories. Ce que l’enfant peut faire seul, ce que l’enfant peut faire avec un peu d’aide et ce qu’il ne peut pas faire. 

Ne jamais faire les tâches que l’enfant peut faire seul, expliquez et montrez les tâches qui nécessitent un peu d’aide puis laissez l’enfant faire et faites vous-même toutes les tâches dangereuses ou qui se situent au-delà de ce que l’enfant peut faire. 

Par exemple, vous faites une expérience pour obtenir un arc-en-ciel. Les tâches les plus simples sont celles visant à préparer les ustensiles et le plan de travail, compter le nombre de couleurs de l’arc-en-ciel, changer l’angle d’observation. Les tâches les plus compliquées sont celles liées à la manipulation de la source de la lumière. Les tâches intermédiaires en termes de difficulté sont celles consistant à établir les hypothèses, dessiner ou écrire les schémas de l’expérience, dessiner ou écrire les observations, et établir les conclusions.   

Face à un blocage, réduisez votre niveau d’exigence

Afin de bien gérer la frustration de l’enfant et de maintenir son attention, il est très important d’ajuster régulièrement les tâches. Si l’on s’aperçoit que sur certaines tâches, en apparence simples, l’enfant se bloque, on se doit de découper ces tâches en sous-tâches plus simples à réaliser. 

Par exemple, suite à une expérience avec l’arc-en-ciel, l’enfant a la tâche de dessiner les différents angles d’observation. S’il trouve ceci trop difficile, le parent peut créer plusieurs sous-tâches : 1 compter les angles d’observation, 2 dessiner pour chaque angle une case, 3 dessiner dans chaque casse la table d’expérience. 4 l’enfant se dessine lui-même à différents endroits, 5 dessiner l’arc-en-ciel dans chaque case dans laquelle l’enfant a pu l’observer, 6 dessiner un point d’interrogation dans toutes les cases dans lesquelles l’enfant n’a pas vu l’arc-en-ciel. 

Posez beaucoup de questions à l’enfant et aidez-le à observer et à trouver seul la réponse

Dans les jeux scientifiques, donner tout de suite la réponse est contre-productif. La réponse n’aide pas l’enfant à questionner, à réfléchir, ou à s’interroger. La réponse donnée par quelqu’un d’autre est juste une information sans grand intérêt pédagogique. 

Au contraire vos questions, vos « pourquoi » peuvent aider l’enfant à structurer sa pensée, à orienter l’observation de l’enfant en attirant son attention sur quelques détails ou sur quelques aspects qui peuvent lui révéler la clé du mystère. 

Regardez ensemble des documentaires et lissez ensemble des livres sur le sujet d’une expérimentation.

Certes au coeur de l’apprentissage se trouve la manipulation d’objets, les experimentations. Toucher, manipuler, tester, observer, résoudre c’est important mais pas suffisant. Pour que l’enfant puisse tirer un maximum de bénéfices d’un jeu scientifique il faut lui offrir aussi d’autres moyens d’enrichir ses connaissances, d’autre sources d’information.

Avant et après les seances de manipulation, d’experimentation il est important de visiter des musées, de lire de livres et regarder des documentaires. Chaque passage lu, chaque visite, chaque fragment d’un documentaire doit faire l’objet d’une préparation et d’un débat !

Dans la préparation on oriente l’attention de l’enfant en lui proposant maximum 3 objectifs. Jamais plus de 3. Par exemple on fait des experiences sur les volcans. Avant de visionner un documentaire, ou de lire ensemble un livre on peut lui dire que nous allons chercher à comprendre les différents types de volcans. Pourquoi en Auvergne il a toute une peuplade de volcans qui dorment, alors qu’au Japon le grand Fuji il est bien seul et menace de temps à autre d’exploser?

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Règle d’argent : CAPITALISER

Après chaque expérience, il est indispensable de verbaliser et de laisser une trace. Après chaque expérience, demandez à l’enfant d’écrire s’il le peut ou de dessiner les observations, car dans ces moments l’enfant va consolider ses nouvelles connaissances, va réorganiser les tiroirs de sa mémoire et pourra se rendre compte des éventuelles zones d’incompréhension qui perdurent. 

Soyez inventif en choisissant les carnets, car il est très important de donner à l’enfant l’envie d’écrire, l’envie de stocker sous la forme écrite des trésors ! Faites le rêver avec des carnets qui peuvent ressembler aux grimoires, aux journaux de bord d’un grand explorateur, ou à un livre de secrets. Il est très important que l’enfant perçoit le passage par l’écrit comme un moment magique, un moment de plaisir et non pas comme une corvée.

Valorisez votre enfant dans chaque pas de son évolution et de son apprentissage

Après chaque expérience, l’enfant a besoin d’être valorisé. C’est important pour la confiance en soi, et sa confiance en ses capacités. Un retour positif après une expérience difficile va alimenter la motivation de l’enfant, son désir à continuer et aussi va accroître ses capacités à produire de l’effort, et sa résistance face aux frustrations. 


 [TB1]ou jeux “science-magnifiques”

L’expérience dans le domaine de l’éducation

cuploduL’éducation est pour moi une véritable passion. Durant les 30 dernières années, j’ai travaillé en tant que professeur, éducateur, art-thérapeute et enseignant dans les écoles pour enfants ayant des difficultés d’apprentissage.

Mes recherches dans le domaine de l’éducation sont variées : « Inventer des histoires: un moyen efficace de stimuler le développement socio-affectif des enfants de la maternelle », « Les messages musicaux et verbaux dans les berceuses », « Quel genre d’éducateur est le Père Noël ? ».

En tant qu’éducateur et art-thérapeute, j’ai été très sensible aux problèmes rencontrés pas les enfants qui sont passés par des moments de peur. Afin de leur venir en aide j’ai créé la méthode PAF (Partnership Against Fear) et j’ai écrit plusieurs contes.

L’attitude des parents face aux peurs enfantines

Il existe de nombreuses façons dont les parents répondent aux craintes des enfants, à commencer par le parent qui résout tout et allant jusqu’au parent autoritaire qui punit et refuse d’aider, ou encore celui indifférent qui considère que les peurs enfantines doivent être ignorées. Apparemment, ces méthodes fonctionnent!

Un enfant dont le parent autoritaire lui demande de cesser immédiatement d’avoir peur, va arrêter d’en parler. Un enfant dont le parent se moque des frayeurs: «Ta peur est stupide. Tu es un vrai bébé “- cessera de parler de ces frayeurs. mona3

Mais le fait que l’enfant ne parle plus de la peur, le fait qu’il ne montre plus certaines difficultés ne signifie pas qu’il a réussi à vaincre sa peur. Cet enfant continue son combat d’une autre manière. Parfois ses recherches, son combat pourront le rendre plus fort, plus créatif. Mais le risque est que cet enfant n’ait plus confiance en ses parents, il se cachera d’eux. Un autre risque est que l’enfant, livré à lui-même, ne va pas trouver les méthodes et stratégies saines pour résoudre le problème. Dans de nombreux cas l’enfant utilisera des stratégies, qui, non seulement ne résoudront pas totalement leur peur, mais lui apporteront de la détresse, des problèmes relationnels, l’échec.

À l’autre extrême, on trouve le parent qui résout tout. C‘est le parent qui, en situation difficile dira à son enfant: “Tu as peur. Pas de soucis. Papa et maman mettront leurs costumes de Superman et résoudront tout. Tout ce que tu dois faire est de t’asseoir tranquillement et de nous regarder». Apparemment cette méthode fonctionne aussi. Chaque fois que le parent vient et résout le problème, l’enfant est heureux, le parent est un héros. mona5

Observant ce que le parent fait, comment il agit, ce qu’il dit, l’enfant va apprendre certaines méthodes efficaces de défense contre la peur. L’enfant apprendra aussi à faire confiance aux autres, et, plus important encore, il comprendra qu’il est aimé. Mais même dans cette situation, il y a malheureusement un risque. Le risque que l’enfant n’ait pas confiance en ses propres forces, qu’il ne développe pas sa créativité, son imagination. Dans les situations difficiles qu’il devra affronter ultérieurement, l’enfant, au lieu de créer une solution, focalisera son attention sur la recherche d’une autre personne qui résoudra le problème à sa place.

La méthode que je vous propose, la méthode PAF, est fondée sur un partenariat entre les enfants et les parents.mona6

Cette méthode propose de construire / bâtir / créer des habitudes et stratégies saines, efficaces pour surmonter les craintes, mais aussi des modèles qui permettent aux parents et aux enfants de s’attaquer à diverses situations difficiles.

La méthode PAF a de très bons résultats pour tous les types de peurs de l’enfant. Mais ATENTION, sa version crée pour les parents ne peut pas être utilisée pour guérir la phobie!